mardi 6 octobre 2015

"Dieu,les affaires et nous" Jean d'Ormesson Robert Scotto

Chronique de ce diable de Robert Scotto


Un livre politique de Jean d’Ormesson

«  Dieu, les affaires et nous »
c’est là le dernier livre paru de notre délicieux académicien Jean d’Ormesson. Cette fois, il nous surprend un peu car il n’est pas du tout de la même veine que les précédents. Cette fois, l’ironie remplace l’humour habituel. Une ironie parfois amère et même par moment agressive.
Jean d’Ormesson écrit un livre très politique. Nous l’oublions, mais cet écrivain est aussi un journaliste - il a dirigé le « Figaro » et en a été souvent l’éditorialiste. Il se veut ni de droite, ni de gauche. Ses six cent pages (éditeur Robert Laffont), constituent une chronique d’un demi-siècle d’observation des évènements de notre pays et, à ce titre, une œuvre de référence, très riche et, comme d’ habitude, rédigée dans un français agréable et facile.
Politiquement, il ne s’en cache jamais, il est de « droite », mais avec une intelligence plutôt de gauche, tolérante mais pointue ; celle d’un homme qui se serait très bien intégré à la France agissante et remuante du dix-neuvième siècle.
Pas de doute, l’auteur de ce gros volume, chrétien averti, a pourtant subi lui aussi la fascination d’un socialiste qui laisse, lui aussi, sa trace dans notre histoire. D’Ormesson n’a pas détesté François Mitterrand dont il reconnait l’habileté politique tout autant que la culture et le courage. Il ne va pas jusqu’à applaudir tout son règne, qui a duré 14 années, ni à accorder louange au parti qu’il recréa. Mais l’homme de la gauche plurielle et du programme commun ne lui a pas déplu autant que nous aurions pu le croire.

Robert Scotto

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