Chronique ce ce diable de Robert Scotto
Quand parle et
chante Marie Rouanet
« Je suis de la terre et je parle des choses de la
terre » dit Saint Jean, et Marie Rouanet reprend ce concret périssable
dans toute son œuvre. Et quelle œuvre ! Des livres par dizaines, tous
inspirés de foi chrétienne. Ecrivain de talent, fille du pays occitan à
l’accent « d’ici » posé et chantant, elle fut la conférencière du lundi
7 mars à Maguelone. Dans les travées de chaises du grand hall une foule
l’attendait, féminine en grande majorité.
Marie Rouanet devait nous parler de spiritualité chrétienne.
Elle avait choisi de le faire à travers de très nombreuses et longues citations
tirées de plusieurs de ses livres et surtout de cet « Ordinaire de
Dieu »qui reste sans doute l’un de ses plus éclatants succès.
Mais comment a-t-elle débuté dans cette activité de
« femme de lettres », en pleine époque matérialiste ? Le plus
simplement du monde à l’en croire, parce qu’un jour de sa jeunesse lycéenne, à
Béziers, l’aumônier qui l’avait déjà éveillée à l’Evangile et à la beauté du
rite, lui demandât d’essayer d’écrire quelques pages sur cette spiritualité
chrétienne.
En fait, un livre de méditation ! Il faut croire que
l’aumônier savait déjà que Marie Rouanet en était fort capable .Et il ne se
trompait pas. Les « quelques pages » ouvrirent une carrière qui se
poursuit avec le même bonheur. Aujourd’hui Marie Rouanet, certes connue dans
notre diocèse, l’est tout autant au-delà et les plus grands éditeurs mettent
leurs presses à son service. La librairie Maguelone avait d’ailleurs, ce
jour-là, amplement refait son stock.
Soudain, inattendu et harmonieux un chant s’élève sous la
voute du hall, c’est la voix de Marie, l’auteur, qui chante en occitan, ce qui
ravit une assistance déjà largement conquise et qui n’attend que l’instant qui
permettra de recueillir sur ses bouquins l’autographe de tradition.
Marie Rouanet, pas seulement écrivain mais journaliste, a
aussi ,pendant des années offert au public de précieuses chroniques sur ce
quotidien qui fait nos vies ,que nous soyons chrétiens ou pas .Elle publiait
dans le magazine « Prier » où elle demandait au lecteur de renoncer à
l’aveuglement dans lequel nous nous complaisons parfois .
En ce carême 2016 finissant, en nous appuyant sur ces œuvres
de Marie Rouanet, n’est-ce pas l’heure de l’imiter à notre tour quitte à serrer
notre tête à deux mains pour méditer sur notre vie et notre foi
d’aujourd’hui ? Saisissons cette belle occasion.
Robert Scotto